En gravissant les marches d’une mairie parisienne ou en foulant la pelouse d’un jardin californien, Roger Vadim tournait chaque « oui » comme une scène clé, propulsant tour à tour Bardot, Stroyberg, Deneuve, Fonda puis Barrault au rang d’icônes nuptiales. Cinq unions, quatre nationalités et autant de révolutions mode et média forment une fresque où le voile, le script et la stratégie promo se confondent. Plongée dans ces cérémonies-manifestes dont l’écho guide encore les couples en quête d’un mariage digne du grand écran.
Roger Vadim épouse, panorama des cinq mariages légendaires
Ligne du temps et chiffres clés de la vie amoureuse
Du Paris bohème des années cinquante aux plateaux hollywoodiens, la vie sentimentale de Roger Vadim se lit comme le générique d’un film glamour : cinq unions officielles, quatre nationalités d’épouses, près d’un demi-siècle d’histoires d’amour médiatisées. Toutes ont marqué, chacune à sa façon, le monde du cinéma et les tendances mariage de leur époque.
- 1952-1957 : Brigitte Bardot, cérémonie civile à Passy, époux de 24 ans et mariée de 18 ans, robe courte “new-look”.
- 1958-1961 : Annette Stroyberg, noces à Saint-Tropez, style riviera, lune de miel au Danemark.
- 1965-1972 : Catherine Deneuve, mariage discret à Londres, début du couple promo autour de Répulsion puis Les Créatures.
- 1973-1979 : Jane Fonda, union franco-américaine à Las Vegas puis bénédiction à Saint-Ouen, influences hippie chic et message pacifiste.
- 1990-2000 : Marie-Christine Barrault, cérémonie civile en Bourgogne, alliance apaisée, jusqu’au décès du réalisateur.
Au compteur : cinq mariages, quatre ruptures, un veuvage, quatorze années cumulées passées célibataire entre chaque histoire et une citation restée célèbre, “Je confondais toujours l’amour et le cinéma”, qui résume l’alchimie particulière entre ses noces et ses scénarios.
Liste des enfants et alliances familiales
Les unions de Vadim tissent un arbre généalogique où se croisent stars françaises et dynasties hollywoodiennes. Le cinéaste laisse quatre enfants, chacun issu d’une épouse différente, symboles d’alliances culturelles et artistiques variées.
- Nathalie Vadim (1958) : mère Annette Stroyberg. Réalisatrice de documentaire, elle gère aujourd’hui une partie des archives familiales.
- Christian Vadim (1963) : mère Catherine Deneuve. Acteur, il multiplie les apparitions au théâtre et au cinéma français.
- Vanessa Vadim (1968) : mère Jane Fonda. Documentariste, proche du clan Fonda et engagée dans l’écologie.
- Vania Vadim (1993) : mère Marie-Christine Barrault. Dernier-né, musicien, il grandit entre Paris et Montréal.
Par mariage, Vadim se relie à des familles prestigieuses : les Bardot, symbole de la nouvelle vague féminine, la lignée Dorléac-Deneuve, la dynastie Fonda avec Henry et Peter, puis la tradition théâtrale des Barrault. Autant d’alliances qui prolongent son influence bien au-delà de sa filmographie.
Brigitte Bardot, le premier mariage qui bouscule le cinéma
Rencontre sur plateau et idylle fulgurante
Paris, studios de la Victorine puis couloirs de la revue Elle, Roger Vadim, jeune dialoguiste de 22 ans aux yeux clairs, croise la silhouette gracile de Brigitte Bardot, 16 ans, venue poser pour un sujet « jeune fille modèle ». L’étincelle est immédiate. Marc Allégret, mentor de Vadim, prépare un essai filmé, le réalisateur remarque la photogénie de Bardot et confie au scénariste la mission de la coacher. Entre répétitions, dîners volés et coups de téléphone nocturnes, l’amitié glisse vers la passion. Les parents Bardot jugent Vadim trop bohème, imposent une attente. L’interdiction ne fait qu’attiser le désir : le couple s’échange plus de cent lettres en deux ans, une correspondance qu’ils comparent à un scénario à quatre mains. Lorsque Brigitte atteint la majorité, le « oui » devient inexorable.
Cérémonie parisienne et robe new look qui fait scandale
Le mariage civil se tient à la mairie du 16e arrondissement un samedi de décembre, suivi d’une bénédiction discrète à l’église Notre-Dame-de-Grâce de Passy. Les invités sont triés sur le volet : Jean-Louis Trintignant et Jacques Charrier ne sont encore que figurants de la vie de Bardot, les témoins sont Marc Allégret et le producteur Raoul Levy. Mais la véritable révolution tient dans la tenue de la mariée. Exit le long voile immaculé, Bardot choisit une robe courte à taille marquée, jupe corolle, gants au-dessus du poignet et escarpins fins, clin d’œil direct au « new look » popularisé par Christian Dior. Longueur genoux, décolleté sage mais cintré, la création fait jaser les paroissiennes du quartier et captive les photographes massés sur le trottoir. Les boutiques de la rue de Passy voient affluer, dès la semaine suivante, des jeunes femmes réclamant « la même Bardot ».
Impact médiatique et lancement de Bardot icône
La presse people titre « Roger Vadim épouse la plus belle adolescente de France ». Les clichés de la sortie d’église font le tour des kiosques, et le couple devient le premier vrai power couple du cinéma hexagonal avant même qu’Et Dieu… créa la femme n’explose au box-office. Dans une interview accordée à France Soir, Vadim admet « confondre l’amour et le cinéma », phrase reprise en boucle sur les ondes. Les studios flairent le filon : Bardot décroche en cascade contrats publicitaires et couvertures de magazine, alors que Vadim obtient le feu vert pour écrire un rôle sur mesure à son épouse. En moins d’un an le mariage a transformé une débutante en icône mondiale, bousculé les codes vestimentaires de la noce parisienne et installé la signature Vadim : un savant mélange d’érotisme, de modernité et de storytelling autobiographique.
Annette Stroyberg, l’idylle danoise de Saint Tropez
Contexte du tournage, séduction nordique
Annette Stroyberg, mannequin d’Odense à la blondeur polaire, croise Roger Vadim lors des repérages des Liaisons dangereuses. Le cinéaste cherche une nouvelle muse après Bardot : il la remarque dans un cabaret parisien, l’invite à passer des essais caméra et lui fait tourner quelques jours plus tard une scène test sur la plage de Pampelonne. Son accent chantant, son regard d’azur et son allure garçonne séduisent le réalisateur qui écrit aussitôt pour elle le rôle de Cécile de Volanges. L’alchimie dépasse le plateau, Vadim la présente déjà comme « ma future épouse » aux techniciens du film, suscitant la curiosité des magazines qui traquent la succession de Bardot.
Noces intimistes sur la Riviera, style bohème chic
Le mariage a lieu à la mairie de Saint Tropez le 17 juin 1958. À peine douze invités, pas d’équipe de presse, seulement quelques photographes de la revue Ciné Revue postés devant le café Sénéquier. Roger Vadim porte un costume de lin beige ouvert sur une chemise blanche sans cravate, Annette une robe de coton brodé longueur cheville, pieds nus dans des sandales de corde. Le bouquet, un simple fagot de marguerites cueillies en bord de route, contraste avec les gerbes d’orchidées de la noce Bardot. Après la signature, le couple s’éclipse en Riva vers la Baie des Canoubiers pour un déjeuner de famille, poulpe grillé et rosé bien frais. Le soir, la fête se déplace chez le peintre Bernard Buffet, voisin et témoin du marié, autour d’une guitare et de cigales, loin des flashs parisiens.
Influence sur la mode balnéaire des sixties
Les clichés volés de la jeune Madame Vadim circulent tout l’été : robe champêtre, cheveux détachés, peau nue sans bijoux. Les boutiques de la côte, de Ramatuelle à Juan-les-Pins, déclinent aussitôt la silhouette bohème chic : coton ajouré, tuniques blousantes, sandales plates fabriquées par les artisans locaux. Les magazines féminins parlent de « danish touch » et opposent la sensualité solaire de Bardot au minimalisme nordique de Stroyberg. L’année suivante, Emilio Pucci introduit la robe-chemise imprimée voiles, directement inspirée de ses promenades avec Vadim sur les quais. La mariée de Saint Tropez devient malgré elle l’ambassadrice d’une mode balnéaire épurée qui dominera le début des sixties, préfigurant le look hippie luxe qu’adopteront les vacanciers du monde entier.
Catherine Deneuve et Vadim, glamour et stratégie de couple
Rencontre d’icônes montantes du cinéma français
Le réalisateur déjà polémique après son union avec Bardot repère Catherine Deneuve en 1961, lors d’essais pour Le Vice et la Vertu. Elle n’a pas vingt ans, lui frôle la quarantaine, mais les deux ambitions se font écho : lui cherche un nouveau visage pour incarner la femme moderne, elle veut rompre avec l’image d’ingénue entretenue par les studios. Le tournage, souvent nocturne dans les studios de Billancourt, scelle la complicité. Entre deux prises, Vadim lui parle de films italiens, elle lui fait écouter Miles Davis. À peine le long métrage bouclé, ils ne se quittent plus, jusqu’à la naissance de Christian Vadim deux ans plus tard, preuve que la vie privée se confond déjà avec la pellicule.
Mariage discret à Londres, secrets de cérémonie
Pour échapper à la presse parisienne, le couple file à Londres et s’unit au Kensington Register Office. Roger Vadim épouse Deneuve en présence d’un cercle réduit : une amie costumière, un assistant réalisateur, le petit Christian dans les bras de sa nounou. Pas de flash, pas de tapis rouge, seule une photo volée à la sortie du bureau d’état civil fera le tour des rédactions françaises. Deneuve porte un tailleur trapèze crème signé Yves Saint Laurent, escarpins vernis assortis, voilette minimaliste. Vadim, costume trois pièces sombre, glisse dans la poche intérieure un stylo plume offert par Jean-Pierre Melville, témoin de dernière minute.
- Fleur du bouquet : une simple rose thé, clin d’œil au prénom Catherine
- Tenue de sortie : cabriolet loué, plaque anglaise pour brouiller les pistes
- Dîner : salon privé du Savoy Hotel, menu franco-british, tarte aux fraises en dessert pour rappeler la couleur des lèvres de l’actrice
Le lendemain, ils reviennent en France comme si de rien n’était : contrat promo oblige, Deneuve doit monter les marches à Lyon pour l’avant-première du film.
Le couple promo film précurseur du marketing cinéma
À l’heure où l’expression « power couple » n’existe pas encore, Vadim comprend qu’associer sa compagne à ses projets dope les couvertures de magazines. La sortie de Le Vice et la Vertu est pilotée comme une campagne publicitaire : séances photo signées Sam Lévin, interviews croisés pour Paris Match, apparition main dans la main sur le plateau d’Cinq colonnes à la une. En coulisses, les attachés de presse notent que les articles citent autant la romance que le scénario, un ratio inédit pour l’époque. Laurent Delmas résumera plus tard : « Vadim a scénarisé sa vie sentimentale comme ses films. » Deneuve en tire profit : l’année suivante, elle explose avec Les Parapluies de Cherbourg. Quant au réalisateur, il installe un modèle de promotion sentimentale que Hollywood reprendra, de Burton-Taylor à Jolie-Pitt. Le glamour devient stratégie et, pour la première fois, l’organisation même d’un mariage alimente la bande-annonce d’un film.
Jane Fonda, union franco américaine sous les projecteurs
Passion politique et fascination réciproque
Quand Roger Vadim croise Jane Fonda au tout début des seventies, il tombe moins sur une starlette que sur une actrice déjà engagée contre la guerre du Vietnam. Elle, fascinée par le libertin français qui a fait exploser l’écran avec Bardot puis Deneuve, voit en lui un cinéaste capable de filmer le corps féminin sans le réduire. Leur histoire démarre sur un double terrain, sentimental et idéologique. Vadim vient de boucler Une femme fidèle, Fonda prépare les sit-ins d’Hollywood contre l’intervention américaine en Asie. Dans leurs conversations nocturnes, on parle autant scénario qu’antimilitarisme ou éducation sexuelle. Cet échange permanent nourrit la complicité qui mène très vite à la demande en mariage, récitée en français par Vadim autour d’un plateau de sushi macrobiotique, clin d’œil à la contre-culture californienne que fréquente déjà l’actrice.
Wedding californien, influences hippie chic
La cérémonie se tient dans un jardin privé de Beverly Hills, un dimanche midi baigné de soleil. Exit le faste de la Croisette, le couple opte pour une réception pensée comme un happening. Tapis de kilims sur la pelouse, guirlandes de fleurs sauvages, musiciens folk installés sous un chêne centenaire. Jane Fonda arrive pieds nus, robe ivoire en coton crochetée par une couturière de Laurel Canyon, cheveux libres, seulement ceints d’un lien de cuir fin. Vadim porte un costume blanc froissé Saint-Laurent sans cravate. Au menu, buffet végétarien et vin bio de Napa, choix encore audacieux à l’époque. Les témoins, parmi lesquels Peter Fonda et l’actrice Alexandra Stewart, signent la déclaration d’intentions plutôt qu’un registre traditionnel : chaque invité note un vœu d’engagement social que le couple lira plus tard. Ce format hybride, à mi-chemin entre mariage et manifestation pacifiste, pose les bases de ce qu’on appellera plus tard la tendance hippie chic dans les cérémonies outdoor.
Résonance internationale et carrière militante
L’union Fonda-Vadim dépasse vite la rubrique people. Les agences de presse titrent sur « la love story franco-américaine qui défie le Pentagone ». Pendant que Vadim dirige Fonda dans La Curée, elle continue de voyager à Hanoï, créant un contraste saisissant entre glamour Riviera et meetings anti-guerre. Le mariage sert de caisse de résonance : interviews menées en duo, conférences sur la contraception, tribunes en faveur des Black Panthers. Hollywood s’inquiète, la Nouvelle-Vague applaudit. Dans l’histoire du wedding planning, cette alliance marque la première utilisation consciente du mariage comme plateforme militante internationale. Quelques années plus tard, lorsque le couple se sépare, Fonda bascule définitivement dans la production de vidéos d’aérobic pour financer ses causes, tandis que Vadim retourne en Europe réaliser des adaptations plus intimistes. Leur passage commun aura montré qu’une cérémonie peut à la fois célébrer l’amour et porter un agenda social, un héritage toujours cité par les wedding planners engagés.
Marie Christine Barrault, l’amour apaisé et durable
Rencontre tardive, complicité artistique
Lorsque leurs chemins se croisent à la fin des années quatre-vingt sur un plateau de télévision, Roger Vadim est déjà auréolé de ses quatre mariages mythiques, tandis que Marie-Christine Barrault mène une carrière consacrée au théâtre classique. Tous deux arrivent à un moment charnière : lui aspire à des projets plus intimistes, elle cherche un partenaire de jeu et de vie capable de comprendre son exigence d’actrice. Très vite, une complicité se tisse autour de la mise en scène et de leur passion commune pour Tchekhov. Les répétitions deviennent des tête-à-tête studieux, puis des dîners où l’on refait le monde du cinéma. À 62 ans, Vadim découvre un amour plus posé, loin des éclats médiatiques. À 46 ans, Barrault trouve un compagnon attentif à son travail et non à son image. Cette rencontre tardive marque un tournant : c’est moins la fulgurance que la conversation qui les unit.
Mariage civil en Bourgogne, simplicité élégante
Le couple choisit de sceller son union le 21 juin 1990 dans la petite mairie en pierre blonde d’un village de Bourgogne où l’actrice possède des racines familiales. Pas de tapis rouge, ni d’escorte de paparazzis : une vingtaine d’invités, quelques journalistes avertis restés derrière la grille, et un déjeuner champêtre dans une auberge voisine. Marie-Christine porte un tailleur ivoire à la coupe nette signé Sonia Rykiel et un bouquet de pivoines cueillies le matin même dans le jardin d’une amie. Vadim opte pour un costume de lin beige, chemise bleu ciel, pas de cravate. L’esthétique reflète leur état d’esprit : une simplicité élégante, pensée comme un pied de nez aux noces précédentes du cinéaste, souvent transformées en happenings médiatiques. Les témoins sont des proches du théâtre, parmi eux le metteur en scène Jorge Lavelli, preuve que l’artistique prime sur le glamour.
Soutien mutuel jusqu’au décès de Vadim
Les dix années qui suivent voient le couple travailler ensemble à plusieurs reprises, notamment sur la minisérie « La Nouvelle Tribu », ultime réalisation de Vadim, où Barrault accepte un petit rôle pour rester à ses côtés. Quand la maladie s’installe, elle met en veille ses tournées théâtrales pour l’accompagner entre Paris et la côte varoise. Loin du personnage de Don Juan qu’on associait au réalisateur, émerge un visage plus discret : Vadim se repose sur la tendresse solide de son épouse, qui gère les rendez-vous médicaux et préserve leur intimité. Le 11 février 2000, il s’éteint à l’hôpital du Val-de-Grâce. Dans son livre de souvenirs, Barrault écrira que ce dernier mariage était « une conversation ininterrompue ». Elle restera l’ultime épouse de Roger Vadim, gardienne d’une décennie sereine qui contraste avec la frénésie amoureuse de ses débuts.
Héritage des mariages Vadim dans la culture pop
Rôles féminins créés pour ses épouses actrices
Brigitte Bardot devient Juliette Hardy dans « Et Dieu… créa la femme ». Vadim écrit un personnage libre, pieds nus sur les pavés de Saint-Tropez, qui pulvérise la morale d’après-guerre et propulse « BB » au rang d’icône mondiale. L’équation amour plus caméra se confirme avec Annette Stroyberg, jeune Danoise qu’il fait passer de baby-sitter à Cécile de Volanges dans « Les Liaisons dangereuses ». L’ingénue vire troublante, signant le nouveau visage de l’adolescence à l’écran.
Pour Catherine Deneuve, Vadim bâtit une héroïne de glace dans « Le Vice et la Vertu ». La blondeur sculpturale, le flegme aristocratique, c’est le prototype de la femme d’époque qui cache un volcan intérieur. L’alchimie se poursuit dans « Les Créatures » où Deneuve incarne un double fantasmatique, reflet des doutes du cinéaste sur son propre couple.
Avec Jane Fonda, il franchit la stratosphère. « Barbarella » transforme l’actrice militante en super-héroïne pop, cuir étincelant, pisto-laser à la main. Le personnage influence la science-fiction et anticipe la vague girl power des années suivantes. Enfin, Marie-Christine Barrault ne reçoit pas de rôle manifeste, mais « Surprise Party » lui offre un caméo tendre. Vadim montre là une femme mûre, élégante, à rebours des fantasmes juvéniles de ses débuts : évolution logique d’un réalisateur qui vieillit avec ses amours.
Tendances mode et beauté nées de chaque union
Bardot : la robe courte new-look. Leur mariage civil parisien popularise l’ourlet au-dessus du genou, flots de rubans et escarpins Repetto. Les jeunes mariées copient aussitôt le chignon flou et le trait d’eye-liner inventé par la star.
Stroyberg : bohème Riviera. L’idylle à Saint-Tropez démocratise la robe chemisier en coton blanc, le panier en osier et la peau nue salée. Les magazines vantent sa frange rideau et les lunettes œil-de-chat, must de l’été sur la Côte.
Deneuve : luxe discret. Cérémonie à Londres, tailleur ivoire YSL, voile court. Sa blondeur glacée entretenue par le coiffeur Alexandre devient la coloration la plus demandée dans les salons parisiens. Les futurs couples promo adoptent le duo tailleur-costume assorti, concept alors inédit.
Fonda : hippie chic futuriste. Les photos de leur wedding en Californie circulent dans la presse, Fonda en maxi-dress brodée, pied nu dans l’herbe. Deux ans plus tard, « Barbarella » lance le maquillage lamé, les bottes montantes argent, ancêtre du festivalwear.
Barrault : minimalisme élégant. Mariage bourguignon, robe trapèze crème, bouquet de roses anciennes. Les années suivantes voient fleurir le retour du naturel, teint nu, cheveux laissés libres, tendance slow wedding avant l’heure.
Leçons d’organisation pour un mariage inspiration cinéma
Mettre en scène le storytelling du couple
Roger Vadim répétait qu’il confondait l’amour et le cinéma, preuve qu’une histoire d’union peut se penser comme un scénario. Avant de contacter traiteurs ou fleuristes, rédigez le « pitch » de votre couple : lieu de rencontre, valeurs communes, moment charnière. Cette trame guide le choix du décor, des lectures et même de la playlist. Pour un duo qui s’est connu à New York, un carton d’invitation façon affiche de film indépendant donne le ton. Un couple de globetrotteurs peut organiser le cocktail en plusieurs « tableaux » : comptoir tapas, bar à thés orientaux, mini stand street-food thaï. Les témoins deviennent des seconds rôles qui introduisent chaque séquence avec une anecdote courte, l’officiant joue le chef opérateur en veillant au rythme, la sortie des mariés se traite comme un générique final, confettis, projecteurs LED et titre du film de la soirée projeté sur un drap blanc. L’important reste la cohérence : chaque détail doit raconter le même récit, plutôt que d’empiler les clins d’œil.
Choisir une robe iconique sans tomber dans le pastiche
La robe courte de Brigitte Bardot en 1952, la silhouette fluide de Jane Fonda ou le fourreau ultra-sobre de Catherine Deneuve inspirent toujours les créateurs. Pour éviter l’effet costume de bal costumé, on identifie un seul code fort et on le modernise : longueur midi en taffetas léger plutôt qu’une réplique exacte de la jupe new-look, col bateau Bardot mais taillé dans une mousseline nude, ou traîne bohème inspirée des années hippie mais doublée d’organza structuré. Une couturière peut incruster, dans la doublure, une réplique du film préféré du couple brodée au fil d’or, clin d’œil discret réservé aux initiés. Les accessoires complètent l’hommage : escarpins bicolores à boucle carrée pour une touche Deneuve, voile écourté façon Bardot retenu par un ruban vichy, manchette large rappelant l’engagement militant de Fonda. L’icône sert de muse, la coupe et la matière restent ancrées dans le présent, gage d’élégance durable sur les photos comme sur le tapis rouge de votre propre vie.
FAQ, tout savoir sur Roger Vadim et ses épouses
Combien de fois s’est-il marié et avec qui
Le cinéaste s’est marié cinq fois. Ses unions dessinent une véritable fresque du cinéma et de la mode :
- Brigitte Bardot, actrice et muse du film Et Dieu… créa la femme, mariage civil à Paris en 1952, divorce en 1957.
- Annette Stroyberg, actrice d’origine danoise repérée sur le tournage de Et Dieu… créa la femme, noces en 1958, séparation en 1961.
- Catherine Deneuve, star montante du cinéma français, mariage discret à Londres en 1965, divorce en 1972.
- Jane Fonda, comédienne américaine engagée, cérémonie californienne en 1973, divorce en 1979.
- Marie-Christine Barrault, actrice française, union civile en Bourgogne en 1990, mariage maintenu jusqu’au décès du réalisateur en 2000.
Quel impact sur sa filmographie et ses enfants
Vadim a souvent écrit ou adapté des scénarios pour ses compagnes, brouillant la frontière entre vie privée et création. Bardot devient un mythe international grâce à Et Dieu… créa la femme, succès qui lance la Nouvelle Vague érotique. Avec Stroyberg, il tourne Les liaisons dangereuses 1960, offrant à la jeune Danoise sa première grande apparition. Deneuve hérite du rôle ambigu de Juliette dans Le vice et la vertu, film qui la fait glisser vers des personnages plus audacieux. L’association avec Jane Fonda culmine dans Barbarella, space-opera culte qui installe Fonda comme sex-symbol avant son virage militant. Marie-Christine Barrault ne tourne pas sous sa direction mais l’accompagne dans l’écriture de projets de télévision consacrés à des portraits de femmes.
Ces mariages ont aussi laissé une trace familiale. Le réalisateur a eu quatre enfants, chacun né d’une épouse différente : Nathalie (Annette Stroyberg), Christian (Catherine Deneuve), Vanessa (Jane Fonda) et Vania (Marie-Christine Barrault). Tous ont grandi dans un environnement artistique et certains, comme Christian et Vanessa, travaillent aujourd’hui dans le cinéma ou la production, prolongeant l’influence du clan Vadim bien au-delà de sa disparition.
De Brigitte Bardot à Marie-Christine Barrault, les cinq unions de Roger Vadim montrent qu’un mariage peut se muer en redoutable moteur narratif, capable de bouleverser la mode, la promotion d’un film et même le débat social. Derrière le vernis glamour s’esquisse une leçon pour tout organisateur : lorsqu’un couple assume son scénario intime, chaque détail de la cérémonie devient un marqueur culturel durable. La prochaine révolution nuptiale naîtra-t-elle d’un nouveau tandem créatif prêt à scénariser sa vie ou d’une génération décidée à troquer les flashs contre la discrétion numérique ?